Depuis 1625, les formes extérieures du Palais des doges de Venise sont restées inchangées. Plus que l’essoufflement d’un processus de morphogenèse institutionnel, la définition d’un état d’équilibre faisant cohabiter dans un ensemble unitaire des éléments médiévaux et modernes, témoigne de la maturité atteinte par la République de Venise à ce moment précis de son histoire. Après trois siècles de travaux, les patriciens vénitiens parviennent, malgré les tensions exacerbées entre vecchi et giovani qui accompagnent la crise de l’Interdit de 1606, à dépasser leurs antagonismes afin de définir un projet consensuel et définitif. Cette thèse en histoire de l’architecture portant sur la conclusion d’un grand chantier qui a duré près de trois siècles, repose sur l’examen sur la longue durée du rôle de l’Office du sel dans le financement des travaux publics à Venise, et sur une étude chronologiquement plus resserrée de la commande architecturale après l’avènement du doge Marino Grimani en 1595. Une analyse économique de trois livres de comptes relatifs aux travaux de reprise en sous-œuvre réalisés entre 1603 et 1614 autour de la Cour du Palais des doges, sert de support à la lecture du décor de la façade dite de l’horloge achevée en 1615, et de la salle des banquets qui à partir de 1621 devient le nouveau cadre des fêtes ducales. Le concept de cour est ici décliné dans le cas singulier d’une république oligarchique, afin de renouveler en profondeur une lecture idéalisée des superstructures vénitiennes. L’accent est porté sur les transformations d’infrastructures situées dans les parties basses de l’édifice, telles que les logements des écuyers et le siège de magistratures secondaires. Ces espaces ont jusqu’à présent été peu considérés par l’historiographie en raison des importants remaniements qu’ils ont connus après le chute de la République de Venise. Les pratiques qui s’y déploient sont cependant jusqu’à la fin du XVIIIe siècle l’objet de négociations fondamentales pour comprendre comment se renouvellent les réseaux de clientèle sur lesquels repose la domination du patriciat vénitien.
Dal 1625 le forme esterne del Palazzo ducale di Venezia non sono più cambiate. La definizione di un tale stato di equilibrio, che vede coabitare all'interno di un insieme unitario elementi medioevali e moderni, non testimonia di uno spossamento del processo di morfogenesi istituzionale, bensì della maturità raggiunta dalla Repubblica di Venezia in questo preciso momento della sua storia. Dopo tre secoli di cantiere, i patrizi veneziani riuscirono, nel contesto di esacerbate tensioni tra vecchi e giovani che accompagnarono la crisi dell’Interdetto del 1606, a superare i loro antagonismi per definire un progetto risolutivo. Questa tesi in storia dell’architettura, relativa alla conclusione di un grande cantiere durato quasi tre secoli, poggia sull'esame nella lunga durata del ruolo svolto dall’Ufficio del sale nel finanziamento dei lavori pubblici a Venezia, e su uno studio cronologicamente più ristretto della committenza architettonica dopo l'avvento del doge Marino Grimani nel 1595. Uno studio economico dei tre libri contabili relativi ai lavori di sottofondazione realizzati tra 1603 e 1614 attorno alla Corte di Palazzo, servirà di supporto a una lettura delle decorazioni della facciata detta dell'Orologio compiuta nel 1615, e della sala dei banchetti che a partire dal 1621 divenne la nuova quinta scenica delle feste ducali. Il concetto di corte verrà applicato al singolare caso di una repubblica oligarchica, al fine di rinnovare in profondità una lettura fin troppo gerarchizzata delle sovrastrutture veneziane. L'accento sarà posto sulle mutazioni di alcune infrastrutture collocate nelle parti inferiori dell’edificio, come gli alloggi degli scudieri e la sede di magistrature secondarie. Questi spazi hanno finora destato poco interesse da parte della storiografia a causa degli importanti rimaneggiamenti che hanno subito dopo la caduta della Repubblica di Venezia. Tuttavia, l’utilizzo di questi spazi è oggetto fino alla fine del Settecento di negoziazioni fondamentali per capire come si rinnovano le reti clientelari sulle quali poggia il dominio del patriziato veneziano.
Le Palais des doges de Venise à l’époque moderne (1595-1625). La conclusion d’un grand chantier / Moucheront, Nicolas. - (2024 Mar 11). [10.25432/moucheront-nicolas_phd2024-03-11]
Le Palais des doges de Venise à l’époque moderne (1595-1625). La conclusion d’un grand chantier
MOUCHERONT, NICOLAS
2024-03-11
Abstract
Depuis 1625, les formes extérieures du Palais des doges de Venise sont restées inchangées. Plus que l’essoufflement d’un processus de morphogenèse institutionnel, la définition d’un état d’équilibre faisant cohabiter dans un ensemble unitaire des éléments médiévaux et modernes, témoigne de la maturité atteinte par la République de Venise à ce moment précis de son histoire. Après trois siècles de travaux, les patriciens vénitiens parviennent, malgré les tensions exacerbées entre vecchi et giovani qui accompagnent la crise de l’Interdit de 1606, à dépasser leurs antagonismes afin de définir un projet consensuel et définitif. Cette thèse en histoire de l’architecture portant sur la conclusion d’un grand chantier qui a duré près de trois siècles, repose sur l’examen sur la longue durée du rôle de l’Office du sel dans le financement des travaux publics à Venise, et sur une étude chronologiquement plus resserrée de la commande architecturale après l’avènement du doge Marino Grimani en 1595. Une analyse économique de trois livres de comptes relatifs aux travaux de reprise en sous-œuvre réalisés entre 1603 et 1614 autour de la Cour du Palais des doges, sert de support à la lecture du décor de la façade dite de l’horloge achevée en 1615, et de la salle des banquets qui à partir de 1621 devient le nouveau cadre des fêtes ducales. Le concept de cour est ici décliné dans le cas singulier d’une république oligarchique, afin de renouveler en profondeur une lecture idéalisée des superstructures vénitiennes. L’accent est porté sur les transformations d’infrastructures situées dans les parties basses de l’édifice, telles que les logements des écuyers et le siège de magistratures secondaires. Ces espaces ont jusqu’à présent été peu considérés par l’historiographie en raison des importants remaniements qu’ils ont connus après le chute de la République de Venise. Les pratiques qui s’y déploient sont cependant jusqu’à la fin du XVIIIe siècle l’objet de négociations fondamentales pour comprendre comment se renouvellent les réseaux de clientèle sur lesquels repose la domination du patriciat vénitien.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.